Déchets nucléaires et ajouts de substances radioactives dans les biens de consommation :
Un arrêté qui autorise les dérogations
Le 14 mai 2009 était publié au Journal Officiel un arrêté pris le 5 mai 2009 au nom des ministres en charge de la santé, de la consommation et de la construction.
Cet arrêté a été pris en dépit d’un AVIS DEFAVORABLE de l’Autorité de Sûreté Nucléaire (ASN).
Les industriels ont désormais la possibilité d’obtenir des dérogations à l’interdiction d’ajouter des substances radioactives.
Sous réserve de cette obtention, les métaux, plastiques, gravats… contaminés issus du démantèlement d’installations nucléaires pourront servir à la fabrication de matériaux (ciments, acier, plomb…) qui seront utilisés pour la construction d’habitats ou de locaux de travail, de moyens de transport (voitures, vélo, bateaux…), d’équipements ou d’objets de la vie quotidienne (meubles, fournitures de bureau, vêtements…). Si les jouets sont exclus des dérogations, la fabrication des équipements destinés aux bébé ou aux enfants… pourra s’effectuer à l’aide de composants radioactifs. Si les matériaux en contact avec les aliments sont exclus des dérogations, tel n’est pas le cas des vêtements et des polaires pourront, par exemple, être réalisés à l’aide de plastiques contaminés en provenance de la déconstruction de centrales ou d’usines d’enrichissement...
Il faut par ailleurs souligner que l’interdiction de fabriquer des jouets, des parures et des objets en contact avec les aliments à partir de matériaux contaminés provenant des installations nucléaires ne peut être garantie qu’à la phase initiale, lors du premier recyclage. Pour les recyclages ultérieurs, tout contrôle sera impossible.
Imaginons que du plastique contaminé provenant d’installations nucléaires soit utilisé pour la confection de tables et chaises de jardin (une application qui est éligible aux dérogations). Lorsque ces équipements seront hors d’usage et recyclés, rien ne garantira que le plastique récupéré ne servira pas à la fabrication de jouets, de parures ou d’emballages alimentaires. De la même façon, il ne sera plus possible d’empêcher que de l’acier contaminé utilisé dans l’industrie automobile ne serve pas, lorsque les voitures seront mises au rebut, à la fabrication de batteries de cuisine.
En France, au mois de septembre 2004, le Préfet de la Loire autorisait la fonderie FEURSMETAL (à FEURS dans la Loire)
à procéder à des essais de fusion sur 550 tonnes de ferrailles contaminées provenant de l'entreprise SOCATRI,
une filiale d’EURODIF (elle-même filiale d’AREVA) implantée sur le site nucléaire du Tricastin, à Bollène, dans le Vaucluse.
Ces essais constituaient un préalable à l’autorisation d’utiliser en continu des ferrailles issues de l’industrie nucléaire, sur la base de 200 TONNES PAR MOIS, incorporées à hauteur de 15-25% dans les stocks de ferrailles non contaminées, et devant servir à fabriquer des pièces en acier moulé destinées au domaine public. Cette fonderie était en effet en grande difficulté économique et n’avait pas les moyens de faire la difficile. Le projet a été stoppé grâce à la CRII-RAD mais aussi une forte opposition des syndicats et des habitants de la Région.
Pour en savoir plus visionnez le reportage de TF1 (du 8 mars) et France 2 (du 21 janvier 2010)
sur les déchets nucléaire et l’ajout de substances radioactives dans les biens de consommation
http://videos.sortirdunucleaire.org/spip.php?article227
Autre site pour approfondir le sujet : www.criirad.org
Pour manifester votre désaccord, envoyez les courriers présentés sur le site internet de : www.criirad.org
ou demandez à la Ruche de l'écologie de vous envoyer les modèles de lettres : 04 74 70 18 71
Si vous avez des doutes sur certains matériaux de votre logement, la Ruche de l'écologie dispose d'un compteur geiger pour mesurer la radioactivité. Nous vous donnerons les conseils et recommandations à son utilisation.
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MAIS LA POLLUTION RADIOACTIVE DE NOTRE ENVIRONNEMENT NE S'ARRÊTE PLUS.
Ci-dessous communiqué du réseau Sortir du nucléaire auquel la Ruche de l'écologie est adhérente.
Publié sur : Lemonde.fr - 15-06-10 -
Stop à la banalisation des pollutions nucléaires
Par le Réseau Sortir du nucléaire, Agir pour l'environnement, Women in Europe for a Common Future (WECF)
Avec la loi Grenelle II, quasiment adoptée, le gouvernement semble montrer le vrai visage de son engagement pour l'environnement. Plutôt que de lutter contre les pollutions nucléaires, il leur a ouvert un boulevard.
La loi telle qu'adoptée le 11 mai par l'Assemblée nationale comporte un amendement gouvernemental discret, qui ouvre la voie à une régression grave du droit de l'environnement. Cet amendement offre en effet la possibilité de dispenser les installations nucléaires d'enquête publique pour toute augmentation de leurs rejets chimiques et radioactifs !
Le système en vigueur des "rejets autorisés" revient déjà à proposer un permis de polluer "à la carte" aux exploitants des installations nucléaires, en vertu duquel celles-ci sont autorisées à relâcher dans l'environnement des substances hautement dangereuses, dont les effets cancérigènes sont démontrés. Les niveaux de rejets autorisés sont déterminés en fonction des objectifs industriels de l'exploitant et de ses capacités techniques, et non pas en fonction de critères sanitaires et scientifiques.
Or, la nouvelle disposition prévue par la loi ne ferait qu'aggraver cette situation. En dispensant les exploitants d'enquête publique, procédure donnant un minimum de garantie d'information pour le public, l'Etat donnerait le feu vert à l'augmentation, sans débat public préalable, des pollutions radioactives et chimiques. Par exemple, pour augmenter ses rejets, l'usine de La Hague, première source de pollution de l'Atlantique Nord, subirait désormais moins de contraintes qu'une porcherie industrielle !
L'étude d'impact préalable ne serait plus obligatoire et, en tout cas, elle ne ferait plus l'objet d'un débat public ; il en irait de même de l'évaluation sanitaire des risques additionnels des augmentations de rejets et de prélèvements. La santé humaine semble ne pas peser bien lourd face aux enjeux industriels.
UNE INDUSTRIE DANGEREUSE ET EN DÉCLIN
Au-delà des graves impacts sur l'environnement et la santé, cet amendement gouvernemental est le symptôme d'un inquiétant recul de la démocratie. A rebours des discours sur la transparence, l'Etat entend ne plus s'embarrasser de consulter les citoyens et les place devant le fait accompli. Après avoir édicté ses propres règles et signé des conventions internationales (Aarhus, Ospar.), l'Etat nucléaire s'en affranchit en prétextant le nécessaire allègement des procédures, dès lors que ces règles l'embarrassent. Son mépris pour les populations, qu'il est pourtant censé protéger, n'en est que plus manifeste.
Année après année, la France progresse dans la banalisation des pollutions radioactives. Nous nous souvenons de l'arrêté ministériel du 5 mai 2009 autorisant l'adjonction de substances radioactives dans les biens de consommation ; quelle sera la prochaine étape ?
En vérité, ces mesures cyniques trahissent un aveu d'impuissance : l'Etat préfère adapter les règles aux pollutions futures, plutôt qu'empêcher ces dernières. Le parc nucléaire français vieillit ; mais plutôt que de préparer la fermeture des réacteurs, la France adapte la loi pour des centrales vieillissantes qui deviennent de vraies passoires radioactives. Au lieu de se lancer dans une vraie révolution énergétique, fondée sur la baisse des consommations et le développement d'énergies renouvelables et décentralisées, la France pousse ses réacteurs dans une course à la production effrénée. Quitte à utiliser des combustibles plus enrichis et donc plus polluants (par exemple pour le réacteur EPR) et à sacrifier la sûreté des travailleurs et des populations.
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Pour refuser de subir les conséquences de ces décisions ainsi que la banalisation des pollutions radioactives rejoignez la Ruche de l'écologie ou le réseau Sortir du nucléaire.
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Pour en savoir plus :
Vidéo sur l'exportation des déchets nucléaires en Russie :
http://www.dailymotion.com/video/xcd58b_le-secret-du-recyclage-d-edf-et-are_news
Plus d'informations
La Ruche de l'Ecologie
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