Communiqués

Zones commerciales dans les Monts du lyonnais ? INTERVIEW n°1 avec Hervé Boinon
Dimanche 27 Septembre 2009

Nouvelles zones commerciales et ouverture de magasins hard discount : sujets à polémique…

La création de nouvelles zones commerciales ou l’extension de celles existantes et l’installation prévue de magasins hard discount sur le territoire des Monts du Lyonnais font aujourd’hui débat. Un certain nombre d’acteurs locaux ont pris position, notamment la fédération des unions commerciales OSER, un certain nombre d’élus, le Conseil Local de Développement, …

Le Collectif pour une Politique Citoyenne a décidé d’apporter sa contribution à l’information et au débat démocratique en leur donnant la parole. Nous commençons ici par une interview d’Hervé BOINON, actuel vice-président de la fédération OSER après en avoir assuré la présidence à la création.
…………………………

QUESTION :
Peut-être commencer par ressituer OSER…

Hervé Boinon :
La fédération OSER regroupe cinq UCA (Union de Commerçants et d’Artisans) des Monts du Lyonnais. Créée depuis bientôt dix ans suite à une sollicitation des élus locaux, elle compte aujourd’hui 200 adhérents dont environ 60% sont des commerçants ici définis comme « entreprises possédant un pas de porte ou pignon sur rue ».

Son rôle premier est de promouvoir et dynamiser le tissu commercial et artisanal local mais, petit à petit, la fédération s’est intéressée au développement local du territoire ; aujourd’hui, elle est impliquée dans tous les programmes de développement et OSER est devenue un interlocuteur que les élus aiment solliciter pour avoir le point de vue des commerçants et artisans.

Comme vous le savez, aujourd’hui, ce qui nous préoccupe le plus ce sont les projets de création et de développement de zones commerciales sur le territoire et nous avons décidé de prendre position, de mener des actions de sensibilisation : d’abord parce que nous sommes des professionnels et chefs d’entreprises directement concernés mais aussi, parce qu’en tant qu’acteurs du territoire impliqués dans le développement local, nous estimons avoir notre mot à dire.


QUESTION :
Mais, créer de nouvelles zones commerciales ne va-t-il pas dans l’intérêt du commerce de son développement ?

Hervé Boinon :
Dit comme ça, on ne voit pas pourquoi OSER serait contre le développement ou la création de zones commerciales. Pourtant nous sommes opposés à certaines destinations pour au moins deux raisons : OSER est un regroupement de toutes petites entreprises des cinq cœurs de villages des principales communes des Monts du Lyonnais et notre objectif premier est de sauvegarder, voire de réimplanter le maximum de commerces et d’artisans en rez-de-chaussée des habitations, en plein cœur de nos villages. Créer des zones commerciales ou favoriser l’extension de celles qui existent est en contradiction avec cet objectif, car cela incitera inévitablement les consommateurs à fréquenter ces lieux et donc à déserter les centres bourgs et nos boutiques.

D’autre part, comme je l’ai précisé, depuis son origine OSER est à l’écoute du territoire et de ses élus, elle s’implique maintenant dans les programmes de développement des Monts du Lyonnais. Nous étions présents dans la rédaction de la Charte des Monts du Lyonnais et actuellement nous sommes impliqués dans l’OCMMR (1). C’est un travail de longue haleine que le SIMOLY vient d’engager pour redynamiser nos centres de villages et qui est en totale contradiction avec un quelconque développement commercial à l’extérieur des villages.


QUESTION :
Si je comprends bien, Oser n’est pas contre les nouvelles zones commerciales, à condition qu’elles soient dans les cœurs de villages ! Mais ne sera-t-on pas confronté à un manque de locaux, à un manque d’espace ?

Hervé Boinon :
Je le répète, l’idée est de développer nos cœurs de villages et, effectivement, il y manque certaines professions, certains commerces ; ce serait bien que ces commerces reviennent et que ceux qui existent puissent s’agrandir. Actuellement, il y a une volonté évidente des grandes et moyennes surfaces de s’implanter en périphérie afin d’avoir la place suffisante pour les bâtiments et les parkings nécessaires, mais en allant en périphérie, elles déshabillent encore plus les centres bourgs et bloquent ainsi le processus de progression intra-muros soit par la peur que les professionnels ont de s’agrandir devant toujours plus de concurrence démesurée soit par la non transmission des entreprises au moment de la mise en retraite des chefs d’entreprises.


QUESTION :
Comment résoudre ce problème de manque d’espace en centre bourg ?

Hervé Boinon :
Ce problème ne date d’aujourd’hui. Dans les années 60 / 70, comme partout en France, l’économie locale étant en pleine mutation, le commerce et l’artisanat étant florissants et les élus locaux comme les associations de commerçants nouvellement créées vivaient sur la lancée du développement économique sans se poser les vraies questions des modes de consommation et de la restructuration de nos petits villages.

Aujourd’hui, toutes les petites entreprises de commerce et d’artisanat ont un problème de surface. Pour satisfaire les besoins et les envies de la clientèle, les entreprises ont besoin de s’agrandir. Or en France, jusqu’à il y a deux ans, un commerce pouvait fermer et être transformé en habitation par le commerçant ou l’artisan en cessation d’activité. Conséquence : si autrefois les 2 côtés des rues principales des villages étaient occupés par des commerces ou des artisans, aujourd’hui 30 à 40% le sont par des logements … et maintenant c’est difficile de restructurer un village.

Depuis une dizaine d’années, les élus locaux et nationaux se sont penchés sur le problème et, même si maintenant c’est difficile de faire machine arrière et de restructurer un village, il faut impérativement que les élus locaux et les commerçants et artisans prennent ensemble des mesures pour que les commerces qui ferment ne puissent plus partir dans le logement privé et que des espaces qui se libèrent soient réservés au développement du commerce et de l’artisanat. Il y a encore dans certains bourgs des friches industrielles ou artisanales et il est primordial que ces lieux puissent revivre et permettre à de nouvelles entreprises de s’implanter. Souvent, plusieurs propriétaires sont présents et cela rend difficile les discussions, surtout quand c’est un jeune qui souhaite s’installer. Malheureusement c’est plus facile et rapide de s’implanter sur une parcelle vide.

Le rôle de la collectivité pourrait être dans la médiation de telles discussions et dans la « préparation » de regroupement de locaux. C’est là le véritable enjeu ! Les chefs d’entreprises ne sont ni des assistantes sociales, ni des philanthropes : si on ne peut pas satisfaire leur besoin d’agrandissement ou d’implantation, ils iront voir ailleurs. C’est bien beau de s’opposer au développement des zones commerciales hors villages mais si on n’a pas de locaux disponibles … c’est le chien qui se mord la queue !


QUESTION :
Considères-tu qu’il n’y a pas de place pour la grande distribution dans les Monts du Lyonnais ?

Hervé Boinon :
La grande distribution dans les Monts du Lyonnais… Si je me positionne en tant que vice-président d’une structure qui défend les petites et moyennes entreprises, évidemment ma réponse est « non » … Notamment parce que c’est notre plus grand concurrent et qu’elle ne remplit pas le rôle de développement de notre territoire. Certains prêtent des vertus à la GMS, qu’elle est loin de mériter, ce n’est pas le problème du lait qui va me contredire. Ceci dit, je suis évidemment obligé de reconnaître qu’à un moment ou à un autre la grande distribution a apporté un nouveau mode de consommation locale et une réponse à des attentes de nos concitoyens.

Aujourd’hui, dans les Mont du Lyonnais, on a la chance de consommer probablement du maximum de manières possibles : directement chez le producteur, chez son commerçant en pas de porte, sur les marchés, par correspondance, dans la grande distribution, dans les magasins de producteurs, en vente directe à la ferme et par Internet maintenant … le seul moyen de consommer que nous n’avons pas c’est le hard discount qui est ni plus ni moins qu’un bras de la grande distribution … aujourd’hui, certains territoires ne peuvent pas ou ne peuvent plus consommer d’autant de manières différentes.

Alors maintenant la grande distribution existe et elle est implantée sur le territoire, on ne va pas revenir dessus même si certains d’entre nous le voudraient bien … Faut-il la développer pour autant ? Non ! Pour chaque projet de création ou de développement de la grande distribution sur le territoire, l’argument avancé a toujours été le même : mettre un frein à une évasion commerciale importante. Or, si on analyse les chiffres sur les trente dernières années, la consommation a fortement changé mais elle n’a pas pour autant inversé les pourcentages d’évasion. La dépense commercialisable en alimentaire varie de 60 à 70% ; elle est aujourd’hui de 73%, (pour 100€ consommés, 73 le sont sur le territoire) ce qui est un très bon chiffre ; par contre, en non alimentaire, la dépense commercialisable varie de 30 à 45% et elle est aujourd’hui évaluée à 44%, (pour 100€ dépensés par un habitant des Monts, 44 le sont sur notre territoire). On voit que l’argument ne tient pas puisque l’implantation de la grande distribution puis les trois extensions qui ont suivi n’ont rien changé ! Qui plus est, quand il a été créé ou développé une grande surface, on l’a souvent fait dans le secteur alimentaire … à la limite on aurait peut-être lutter contre l’évasion commerciale si on avait implanté d’autres types de grandes surfaces. Quant à dire que l’implantation des grandes surfaces dans les Monts du Lyonnais permet la création d’emplois, là encore l’argument est tendancieux, puisque, s’il y a eu des transferts, le nombre de personnes travaillant dans le commerce a peu changé depuis trente ans non plus … en fait, soit on s’est empêché d’embellir une situation, soit on a empêché qu’elle se dégrade mais on est resté au même point qu’il y a trente ans.


QUESTION :
Aujourd’hui le projet d’ouverture de magasins hard discount sur le territoire fait débat. Or ne permettraient-ils pas de consommer moins cher et de répondre aux besoins de populations économiquement en difficultés ?… et ce public existe ici comme ailleurs.

Hervé Boinon :
Pour la fédération OSER, la position est la même que pour la grande distribution traditionnelle… car maintenant, on l’appelle « traditionnelle » ! Belle évolution ! Si, effectivement, le hard discount peut permettre à des gens en difficulté économique de consommer localement, c’est aussi permettre à tout un chacun d’y aller et de mettre encore plus à mal d’autres entreprises, que ce soit la grande distribution traditionnelle ou le commerce local.

Maintenant, moi qui suit un commerçant défenseur du bon goût, comment voulez vous que je cautionne ces temples de la consommation, ces temples du mauvais goût, de la graisse, du sucre, ces temples de la tentation … Je ne suis pas convaincu que, pour une population en difficulté économique, ce soit réellement la bonne réponse à apporter … D’une part parce que, comme dans d’autres domaines, on accepterait alors qu’il y ait une consommation à deux vitesses… « On va vous permettre de consommer… comme tout le monde… vous vous nourrirez sûrement plus mal que les autres mais bon c’est pas grave, c’est la vie, chacun son lot ! » . D’autre part, socialement parlant, franchement, si c’est la seule réponse à apporter à des gens qui sont en difficulté… « On va vous ouvrir un hard discount pour que vous puissiez consommer… » … franchement, ça fait pitié ! Si les élus n’ont que ça à proposer ... Pour moi, ce n’est pas la réponse que doit apporter une société, encore moins les Monts du Lyonnais qui se réclament du « bien vivre ».


QUESTION :
OSER a-t-il des propositions à faire ?

Hervé Boinon :
Oser a fait des propositions à des élus et à des services sociaux : on pourrait par exemple imaginer la création d’une carte de paiement, qui remplacerait les bons alimentaires, mais qui n’identifierait pas la personne comme étant en difficulté, alimentée par une allocation dont la source reste à déterminer (aide publique ou autre) qui pourrait permettre aux personnes en difficultés économiques de faire leurs achats dans les commerces locaux de leur choix au même titre que le client lambda sans être étiquetées « en difficulté ». Ainsi nous, commerce local, nous pourrions leur dire « Poussez nos portes, venez dans nos commerces, vous serez accueillies comme n’importe quel client sans étiquette». Ces personnes paieraient leurs achats au bon prix mais avec leur carte « aidée ». Ainsi, ces personnes en difficulté économique et qui sont souvent en rupture de liens sociaux, auraient une possibilité supplémentaire de côtoyer « monsieur tout le monde ». On pourrait aussi demander ou favoriser la création de produits ou de rayons à prix réduits dans les commerces locaux et les GMS traditionnelles, favoriser la création d’une épicerie « sociale » qui aide les personnes à réfléchir à leur consommation, à leur alimentation qui participe à un accompagnement des personnes.
Aujourd’hui, les associations qui accompagnent ces personnes en difficulté les emmènent vers un hard discount pour faire leurs courses et les ramènent au village. Où est le lien social ? Ne peut on pas imaginer autre chose ?

Vous allez me dire « c’est Hervé Boinon qui parle, pas l’ensemble des commerçants et des artisans », oui effectivement c’est Hervé Boinon et je le dis haut et fort ; n’empêche que de telles solutions présentent de nombreux avantages. Bien sûr, là aussi, le choses ne se feront pas du jour au lendemain mais il faut savoir prendre les bonnes orientations et offrir un hard discount à des gens qui ont peu de moyens financiers, je pense que l’on fait fausse route.


QUESTION :
On a parlé de développement de zones commerciales sur les Monts du Lyonnais. Concrètement, ça concerne quels secteurs ?

Hervé Boinon :
Actuellement, trois zones commerciales sont implantées dans les Monts du Lyonnais : le site de Souzy (1800 m2), celui de St Symphorien sur Coise (1500 m2) et celui de Chazelles sur Lyon (1500 m2 aussi). Quant aux magasins hard discount, ils essaient de s’implanter un peu partout ; rares sont les communes qui n’ont pas été sollicitées ! Actuellement, il y a un projet sur St Symphorien qui vient de passer en commission départementale et qui a été accepté mais aussi un projet sur Ste Foy L‘argentière / Souzy, soit vers l’Intermarché existant soit beaucoup plus près du village de Ste Foy sur la commune de St Genis l’Argentière. Et ça pose vraiment problème, notamment le projet Ste Foy / Souzy / St Genis car le POS (Plan d’Occupation des Sols) existant permet à une grande enseigne d’acquérir une parcelle actuellement occupée par une jolie petite ferme qui a été réhabilitée, de tout raser et de monter une structure de moins de 1000m2 sans beaucoup de problèmes, même si les maires actuellement en place ne sont pas forcément pour l’implantation de telles enseignes.

C’est là où je dis qu’il faut vraiment que tous les élus des communes des Mts du Lyonnais se penchent réellement sur leur POS ou PLU (Plan Local d’Urbanisme) et regardent exactement ce qu’ils peuvent ou pas autoriser. Il faut savoir que, depuis un an, la loi de modernisation de l’économie donne beaucoup moins de pouvoir aux élus locaux pour accepter ou refuser les entreprises. A partir du moment où, par la création de zones d’activités ou le commerce de détail est autorisé, on donne la possibilité aux entreprises de s’installer et les élus n’auront plus la possibilité de choix des entreprises à accueillir. Si tout est dans les règles, le maire aura beau être contre l’implantation de telle ou telle entreprise, il ne pourra pas s’y opposer.
Non seulement, les élus doivent s’intéresser de près à leur POS ou PLU mais la situation actuelle tend à prouver qu’une municipalité peut, par ses décisions, déstabiliser à la fois le commerce local et le projet du territoire concernant la redynamisation des cœurs de villages. Il est donc urgent qu’il y ait une réelle concertation pour éviter de réels dérapages.


QUESTION :
Pour revenir à ces créations de zones commerciales hors villages et l’installation de hard discounts, comment Oser a été associée ou pas à la réflexion ? Quel regard vous portez sur les décisions qui ont été prises et les modalités ?

Hervé Boinon :
La fédération OSER n’a pas du tout été associée par rapport aux projets de création de ces zones car elles sont antérieures à la fédération. Depuis 2000, nous essayons de nous imposer lors de ces décisions de création ou d’agrandissement, mais force est de constater que, si nous ne sommes pas vigilants, nous sommes avertis de tel ou tel projet une fois que les négociations sont bien engagées. Certains élus pensent alors que la fédération veut faire un « hold-up » et, à ce moment, il est bien difficile de construire sereinement ensemble.

Mais, aujourd’hui, il y a vraiment deux problèmes distincts : les zones destinées aux commerces à l’extérieur du village et la création de magasins hard discount. Quels que soient les projets, nous n’avons pas été associés à la réflexion. On n’y est pas associé tout simplement parce que la loi ne le prévoit pas ; actuellement, la nouvelle loi de l’économie votée par le gouvernement Fillon modifie considérablement les autorisations et la manière dont elles sont données. Avant 2008, la création d’entités commerciales répondait à des critères qui étaient complètement différents en termes de surfaces et dans la composition des commissions décisionnaires : notamment, les Chambres Consulaires, étaient associées aux prises de décision puisqu’elles étaient membres des CDEC (Commissions Départementales d’Equipement Commercial) donc systématiquement nos chambres consulaires étaient au courant (malheureusement une fois que le dossier était déposé et discuté en amont). Elles apportaient une expertise du terrain faite par des artisans et des commerçants ; et la CDEC se réunissait obligatoirement dès qu’une entreprise à créer dépassait 400m2. Aujourd’hui une CDAC (Commission Départementale d’Aménagement Commercial) doit être sollicitée au-delà de 1000m2, beaucoup de GMS (Grandes et Moyennes Surfaces) qui sont en dessous de 1000m2 n’ont même plus besoin de l’avis de cette commission.


Dans cette commission, il n’y a plus que des élus et des personnes dites « qualifiées » :
- le maire de la commune d’implantation,
- le président de la communauté de communes concernée,
- le représentant du département,
- le représentant de la plus grosse agglomération jouxtant ce territoire (Lyon ou Montbrison, pour notre territoire)
- et un cinquième qui est soit le représentant du SCOT (2) local ou, s’il existe soit un adjoint de la commune d’implantation (c’est le cas dans les Monts du Lyonnais puisqu’il n’y a pas encore de SCOT),
- enfin, il y a trois autres personnes dites qualifiées : une dans l’aménagement du territoire, une dans le développement durable et une qui représente les consommateurs.
Il y a donc trois élus locaux et deux élus extra locaux. Une règle tacitement instaurée dans cette commission indique que si les élus locaux sont tous d’accord, les élus « extra locaux » ne s’opposent pas et entérinent la décision; dans le cas contraire, les élus « extra locaux » s’abstiennent ce qui peut faire reporter des projets.

Concrètement, il n’y a plus de représentant du commerce et de l’artisanat dans ces commissions donc, dans la procédure officielle, on n’a plus notre mot à dire. Ceci dit, rien n’empêche les élus locaux de nous solliciter … mais évidemment, on est un peu dans le pré carré de chacun d’eux et certains considèrent que demander l’avis d’acteurs de la société civile, c’est perdre un peu de leurs droits, de leur pouvoir. Alors effectivement OSER a eu vent de choses mais pas forcément au bon moment, pas avant la discussion et ça c’est vraiment dommage. En fait, la représentativité que l’on souhaite avoir n’est pas aussi établie que ça puisque si réellement on avait cette représentativité, les élus n’hésiteraient pas à nous consulter, à demander notre avis, à nous associer à la réflexion dès le début. Et c’est tout ce qu’on souhaite. A la limite peu importe la décision que prennent les élus si on a participé à la discussion, si on a dit tout ce qu’on avait à dire et si on pu apporter nos arguments. Mais je trouve dommage qu’on tienne OSER à l’écart et qu’on réfléchisse seulement au niveau des élus d’une commune ou d’une communauté de communes et pas à l’échelle des Monts du Lyonnais. C’est un sujet qui mérite la concertation de tous, société civile, élus, associations…


QUESTION :
As-tu quelque chose à ajouter en guise de conclusion ?

Hervé Boinon :
Pour faire une synthèse je crois que réellement, les commerçants et les artisans, et les chefs d’entreprises en général, on a tout intérêt à travailler avec les élus et vice versa … Alors évidemment, il y a des chefs d’entreprises qui n’en ont rien à faire du développement local, je le sais mais n’empêche que c’est un travail à commencer le plus rapidement. Et, comme on dit : « l’appétit vient en mangeant ».

Personnellement, quand on a commencé à travailler avec OSER, je n’aurais jamais cru que j’allais m’intéresser au développement local comme je le fais actuellement, mais à partir du moment où on commence à s’y intéresser, on a très vite envie de découvrir d’autres choses, de comprendre certains rouages. Je pense que le fait d’impliquer des chefs d’entreprises dans le développement local ne permettra pas de répondre à toutes les questions mais ça va apporter d’autres éléments de réponses, ça va nourrir la réflexion et des élus et des chefs d’entreprises. On a tous intérêt à travailler ensemble : élus et société civile ; et moi qui suit adepte et membre du Conseil Local de Développement, je ne vais pas dire le contraire. On a tous à s’enrichir les uns les autres.

Interview réalisée par Jean Louis GAUTHIER et Thierry MANCEAU


(1) Opération Collective de Modernisation en Milieu Rural. Objectif du travail engagé : définir une stratégie de développement de l’artisanat et du commerce sur les prochaines années, afin que les Monts du Lyonnais restent un territoire de vie et de production.

(2) En France le Schéma de COhérence Territoriale ou SCOT est un document d'urbanisme qui fixe, à l’échelle de plusieurs communes ou groupements de communes, les orientations fondamentales de l’organisation du territoire et de l’évolution des zones urbaines, afin de préserver un équilibre entre zones urbaines, industrielles, touristiques, agricoles et naturelles. Instauré par la loi SRU du 13 décembre 2000, il fixe les objectifs des diverses politiques publiques en matière d’habitat, de développement économique, de déplacements. Dans les Monts du Lyonnais, un SCOT est actuellement en cours de création. Collectif pour une politique citoyenne dans les Monts du lyonnais

Réponses / Réactions

On est loin de l'épicerie sociale et solidaire! 27/09/2009 11:08

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Nous sommes en pleine hypocrisie, mesdames et messieurs les commerçants et artisans font eux aussi leurs courses aux hard discount,selon les corps de métiers les chiffres augmentent d'années en années, mais sur l'arbresle tarare, feurs ou plus loin encore, ces magasins type hard discount installés proche de nos villages donneraient le choix à la proximité, des linéaires seraient réservés à l'écoulement de produits locaux, et l'économie temps et carburant pourraient peut-être être réinvestis en achats locaux??? , empêcher de tels magasins de s'installer s'est repousser une évidence,


à l'heure d'internet beaucoup se feront livrer leurs courses et de moins en moins nombreux sont ceux qui mettront les pieds dans un magasin pour des produits alimentaires courants!?
sauf les personnes âgées, sans moyen de transportqui seront victime de ce circuit économique, et puis les plus modestes, ils ne peuvent s'approvisionner à n'importe quels prix, la plupart des personnes que je cotoye vivent avec 2000-2500 euros par mois à 3-4-5 et leur budget est compté!!!! donc hard dicount voir soldeur ou produits dont la dlc est dépassée alors oui au choix car quand j'habite haute rivoire et que je veux acheter du lait ou des oeufs en direct on me dit non!!!??? pareil pour mon cochon si je voulais qu'on m'en fasse un alors égalité!!!! 09/06/2010 16:08
gil

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