Soutien aux paysans producteurs de lait
La Confédération Paysanne a installé une ferme place Jean Jaurès à St-Etienne.
Depuis mercredi 19 août, Les paysans de la Confédération paysanne de la Loire et du Rhône ont installé une ferme au coeur de St-Etienne, vers le kiosque de la Place Jean Jaurès. Actuellement, 7 vaches y sont, une nouvelle est ajoutée chaque jour. Ce lundi 24, un camion de lait de la SODIAAL a été détourné et amené sur place, dans la grand-rue.
Pourquoi cette action ? Parce que le lait est payé actuellement aux paysans 260 euros la tonne (environ 0,26 euros le litre) alors que le coût moyen de production est de 350 euros, soit une perte de 90 euros par 1000 litres , et chaque mois une perte mensuelle de 1000 à 3000 euros pour la plupart des 2000 paysans éleveurs laitiers de la Loire. C’est un étranglement, qui mène à un nouvelle vague de disparition de fermes.
Au bénéfice de qui ? Des grands groupes de l’industrie laitière.. Et des groupes de la grande distribution, qui vendent le litre de lait – écrémé – plus d’un euro...
Le moyen de provoquer cet effondrement des prix a été d’organiser une surproduction en augmentant (en attendant de les supprimer totalement en 2015) les quotas de production existants en Europe. L’excédent est utilisé pour casser tous les prix...
En plus de celui de faire de gros profits, un des objectifs de l’opération est de restructurer la filière laitière, en supprimant – pour ce qui est de la France – 30 000 des 86 000 producteurs de lait restants. Pour aller vers des usines à lait, dans certaines zones de France et d’Europe, avec des transports de lait par camions sur des centaines et milliers de kilomètres...
La “contractualisation” : Un plan d’assujettissement des paysans qui survivraient
Ce n’est pas tout.. La Confédération Paysanne vient de révéler l’existence d’un document explosif présentant le projet que le ministre de l’agriculture, avec l’industrie laitière, se prépare à annoncer d’ici début octobre : imposer aux paysans la “contractualisation”, en réalité : l’intégration.
C’est une organisation de la filière laitière qui comporterait deux volets. D’abord, le (même) lait serait payé aux paysans selon 3 catégories : A, B et C, avec 3 prix : le 1er plus correct, le 2ème bas, et le 3ème dérisoire. C’est la laiterie qui déciderait mois après mois la répartition dans ces trois catégories du lait livré - obligatoirement sous peine de pénalités - par le paysan. Ensuite, le paysan s’engagerait à acheter à l’industrie laitière tous les aliments pour le bétail et tous les produits nécessaires à la production laitière (entretien etc...).
C’est un plan pour ligoter les paysans. Comme cela a été fait dans la production des porcs et celle des poulets, ils perdraient toute autonomie et deviendraient de simples exécutants (sans même un salaire garanti !).
Les paysans veulent conserver une autonomie. Ils demandent un prix rémunérateur. Et pour cela une maîtrise publique des volumes produits. Ils se battent pour une agriculture paysanne, liée à toute la société.
La solution de fond est bien entendu que les paysans et la société reprennent en mains la distribution des produits agricoles, développent toutes les formes de vente directe et de circuits courts – comme les AMAP, les magasins de producteurs, les marchés etc... - mais si ceci est en cours et doit être accéléré, c’est encore très minoritaire, l’industrie agro-alimentaire fait aujourd’hui la loi et plus de 90% de la distribution des produits alimentaires est contrôlée par la grande distribution et ses 6 centrales d’achat.
Si l’on veut mettre en place ces changements, il ne faut pas laisser supprimer les paysans actuels. Exigeons que des décisions politiques soient prises par les élus et le gouvernement !
Et défendre l’agriculture paysanne, c’est aussi agir pour la relocalisation de l’économie, pour la création d’emplois, et c’est lutter contre la crise écologique et le réchauffement climatique.
Pour le moment il est prévu que l’action en cours se poursuive jusqu’au 1er septembre, date à laquelle la commissaire européenne à l’agriculture, l’ultra-libérale Fischer-Bohl, qui supprime les quotas et affirme son objectif de restructurer l’agriculture en éliminant des paysans, sera entendue devant le Parlement européen de Strasbourg.
Les paysans font un métier d’utilité publique. Soyons solidaires !
- en allant place Jean Jaurès les rencontrer et signer la pétition de soutien
- en participant nombreux à la réunion d’information/débat qui aura lieu place Jean Jaurès ce mardi 25 à 20h
Au fil des jours, des informations et des photos seront disponibles sur le site des réseaux citoyens.
www.reseauxcitoyens-st-etienne.org
Plus d'informations
La Confédération paysanne
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nom
Mitsu Nishiyama
1-49-8 Nagaoka
Nagaoka-kyo City
Kyoto 6170823 Japon
Je vous en prie envoyer piéce de monnaie present
02/07/2011 09:21
Mitsu Nishiyama